Oscar Wilde, 1895
Je ne pouvais pas finir l’année 2016 sans te parler d’Oscar Wilde. J’adore les classiques anglais, autant Jane Austen et les sœurs Brontë que ce cher Oscar. Je l’ai découvert une première fois avec Le Portrait de Dorian Gray, mais j’étais très jeune quand j’ai essayé de le lire et je me suis mortellement ennuyée, il faut absolument que je retente l’expérience à l’occasion. Et puis, des années plus tard, j’ai dû lire The Importance of Being Earnest pour mon bac d’anglais. Autant te le dire tout de suite : ce n’est pas une lecture facile. J’étais bien contente d’avoir un peu d’entraînement, parce qu’entre la difficulté du vocabulaire (elle a quand même plus de cent ans, cette pièce ! C’est fou) et l’histoire basée sur des quiproquos, beaucoup de gens de ma classe étaient un peu perdus. Personnellement, j’ai adoré cette lecture, et pour avoir lu depuis d’autres pièces de théâtre, je trouve que c’est de loin sa meilleure.
J’ai parlé de quiproquos, laisse-moi t’expliquer l’histoire (du mieux que je peux…). Algernon, un dandy de Londres charmeur et impertinent, découvre que son ami Ernest a une double identité : à la campagne, auprès de sa pupille Cecily, il est le sérieux John (ou Oncle Jack), et lorsqu’il vient à Londres, il devient Ernest, son frère imaginaire décadent. Or, John veut épouser la cousine d’Algernon, Gwendolen, et pour être franc avec elle et ne pas créer leur union sur un mensonge, il décide d’arrêter cette tromperie et de « tuer » Ernest. De son côté, Algernon a très envie de rencontrer cette fameuse Cecily, alors il débarque à la campagne en se faisant passer pour Ernest, et décide de la charmer, ce qui contrarie fortement John parce que 1. Il ne peut pas faire disparaître son personnage fictif, et 2. Il refuse de laisser sa chère Cecily entre les mains de ce malhonnête d’Algernon. Et pour couronner le tout, Gwendolen et Cecily sont la parfaite caricature des jeunes cruches, et les deux semblent tomber amoureuses d’Algernon et John uniquement parce qu’elles croient qu’ils s’appellent Ernest (ce qui ressemble à « earnest » en anglais, et qui caractérise quelqu’un de fiable et sincère). Bref, un joyeux bordel, comme on dit.
Il ne reste plus qu’à saupoudrer tout ça d’humour anglais de qualité et de fines critiques de la société de l’époque, et on obtient ce petit bijou d’écriture qu’est The Importance of Being Ernest. Je t’encourage vivement à te laisser tenter, avec deux petites réserves toutefois : il faut aimer lire des pièces de théâtre, je sais que beaucoup de gens préfèrent les voir directement (ce que je peux comprendre !), même si dans ce cas précis, à moins d’être bilingue, on peut apprécier de prendre son temps et de relire certains passages pour en comprendre les subtilités. Et, deuxième point justement, il faut avoir un petit niveau d’anglais. Je ne sais pas ce que vaut la traduction, certainement qu’elle est bien faite, mais je crois que ce texte vaut vraiment la peine d’être lu en version originale. Et je pense que les traducteurs ont dû bien transpirer… rien qu’avec le titre, il fallait trouver un prénom qui dégage le même genre de message qu’Ernest, d’ailleurs il y a plusieurs titres en français (« L’importance d’être Constant », « L’importance d’être Fidèle », « l’importance d’être sérieux », …), c’est un joli résultat mais on sent l’effort, et c’est ce qui peut parfois me rebuter dans les textes traduits. Et puis, le livre n’est vraiment pas long, alors si tu ne te laisses pas effrayer par le vocabulaire un peu rétro, ça peut être un très bon exercice d’anglais !
Pour finir en musique, je te laisse avec un contemporain d’Oscar, le compositeur anglais Arthur Sullivan, et sa symphonie « Irish » (il est plus connu pour ses opéras, mais je voulais quelque chose d’un peu joyeux et instrumental, et puis bon, on tombe pas trop à côté puisque Wilde est irlandais, c’est un argument comme un autre. Et puis c’est beau, surtout !)
Il faudra que je le tente celui-ci !
(ma fille souhaite être également mathématicienne … ou astrophysicienne)
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Je te le conseille ! 🙂
Quelle super idée ! Je suis en train de finir mes études, j’adore ce que je fais. Et il n’y a clairement pas assez de filles 😉 Alors je ne peux que l’encourager 🙂
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Je n’ai jamais lu d’Oscar Wilde mais ta chronique me donne bien envie d’élargir ma culture en littérature anglaise. Je trouve ta chronique très bien construite ! Je note ce titre du coup ^^
Victoire
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Ohh, merci beaucoup ! Je suis ravie si ça t’a donné envie, j’espère que ça te plaira autant qu’à moi 🙂
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Je te recommande de relire Le Portrait de Dorian Gray qui est un superbe classique. Je l’ai découvert l’année dernière et je l’ai adoré. J’ai très envie de lire d’autres ouvrages d’Oscar Wilde et tu m’as bien donné envie de découvrir celui-ci.
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Oui je retenterai l’expérience, ça c’est sûr 🙂 N’hésite pas à revenir me donner ton avis si tu lis celui-là !
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J’avoue ne jamais avoir lu Oscar Wilde non plus, encore un auteur classique qu’il me tarde de découvrir ! Je suis bien tentée par L’importance d’être Constant, c’est une histoire qui me plait. J’ai toujours adoré le film avec Colin Firth (je ne sais pas si tu l’as vu, il est plutôt chouette), je pense que je le connais quasiment par cœur haha.
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Oui le film est sympa ! il est assez fidèle au livre d’après mes souvenirs 🙂 haha tu pars du bon pied pour le livre alors, au moins tu seras pas trop embrouillée par l’histoire 😉
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Oui c’est ce que je me dis 🙂 J’essaierai de trouver une bonne traduction, ou je tenterai en anglais, soyons fous !
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Ça vaut vraiment la peine de le lire en VO je pense 🙂
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