La cité des méduses

Emmi Itäranta, 2017

Ma première lecture commune, avec Isa la Rousse, s’est organisée autour de La Cité des Méduses (tout simplement parce qu’on l’avait toutes les deux dans notre liste). C’est à la base une certaine demoiselle Tanuki qui m’a donné envie d’acheter ce livre, je t’invite d’ailleurs à aller lire son avis plein d’éloges. De notre côté, le bilan est plus mitigé, avec toutefois de belles surprises.

Eliana, jeune Tisseuse d’une vingtaine d’années, habite et travaille sur l’île, un endroit mystérieux où tout est régi selon des règles strictes et où chacun a sa fonction. La plupart des habitants sont analphabètes, et tous doivent respecter certains rituels de tatouage pour marquer les années qui passent et leur affectation au sein de la société. Un matin, Eliana découvre une fille de son âge couverte de sang mais encore vivante. Sur sa main, un prénom tatoué : celui d’Eliana.

Tout d’abord, j’aimerais qu’on applaudisse tous ensemble le résumé officiel du bouquin, que j’ai été suffisamment gentille pour ne pas te copier ici, parce que la dernière phrase est une sorte de spoil monumental de la fin du livre. Champions, vraiment.

Mais bon, parlons plutôt du livre en lui-même, justement ! Le très bon point, c’est que l’univers développé par Emmi est vraiment intéressant. Mystérieux et poétique, on apprend petit à petit comment il s’organise et j’aime beaucoup qu’on ne me donne pas toutes les cartes en main dès le départ. Du coup je ne vais pas t’en parler en détail, parce qu’il se dévoile doucement et que je ne veux pas t’enlever le plaisir de la découverte, mais tout tourne autour de tatouages, de méduses et de rêves (de beaux concepts, en somme !). D’ailleurs, je trouve la couverture magnifique et elle illustre très bien le monde d’Eliana.

Ce qui me plaît moins, en revanche, c’est l’histoire en elle-même. Le tout premier point qui m’a dérangé, c’est que je n’arrive pas à savoir à qui s’adresse exactement ce livre : rien n’indique (sur mon édition ou sur internet) que ce soit de la littérature jeunesse, et pourtant ça y ressemble furieusement et j’y ai retrouvé quelques « problèmes » qui m’avaient justement détourné des livres jeunesse il y a déjà quelques années. Par exemple, l’héroïne (bien que fort sympathique) n’est pas très éveillée, elle met souvent pas mal de temps à comprendre ce qui se passe et ça a un côté frustrant quand moi-même je soupçonne déjà la suite des événements (d’autant que le livre fourmille d’indices, donc si on est attentif on a de grandes chances de comprendre avant elle). Et on a droit au vieux truc du « je reçois un objet mais je ne regarde pas ce que c’est, et j’oublie son existence jusqu’au moment où j’en aurai besoin, et là je vais mettre ma main dans ma poche machinalement et oh ! Mais qu’est-ce que c’est ! ». Bref, certaines ficelles sont assez visibles, ce qui ne m’a pas empêchée d’avoir quelques retournements de situations inattendus (souvent liés à la construction de l’univers, ce qui me confirme qu’il est bien pensé). Un autre petit point qui m’a chiffonnée, c’est que les personnages secondaires sont vraiment en retrait par rapport à Eliana, j’aurais aimé en savoir un peu plus sur eux.

Ce roman est tout de même une belle surprise, les concepts liés à l’univers sont bien exploités et fichtrement malins, et je mets malheureusement un bémol sur l’histoire qui m’a moins convaincue. Mais si tu lis plus de littérature jeunesse que moi, il a toutes les chances de t’intéresser !

Pour la musique inquiétante et mystérieuse, j’ai eu envie de retourner vers le piano. J’aime beaucoup les musiques de Final Fantasy et leur adaptation en piano solo, composées et arrangées par Nobuo Uematsu (c’est souvent l’enfer sur terre à jouer, mais magnifique à écouter). Et niveau mystère, j’ai tout de suite pensé à « Mystic Forest », ce n’est pas forcément la plus sophistiquée mais elle installe une ambiance vraiment particulière.

12 commentaires sur “La cité des méduses

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  1. Merde merde merde, je suis tellement désolée que vous vous soyez embarquées là dedans 😦

    Bizarrement contrairement à toi, je n’ai pas trouvé ce livre trop tourné jeunesse (pourtant d’habitude ces les genre de chose qui me saute aux yeux !).
    Pareil pour les personnages secondaires, j’ai dans l’ensemble plutôt bien senti leur présence malgré le fait qu’on ne les perçoive que par les yeux d’Eliana.
    Comme quoi les goûts et les couleurs 😉

    Comme je disais à Isa : au moins maintenant vous saurez, quand je recommande un livre pudique et mystérieux vous pouvez fuir xD

    (Final Fantasy <3)

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    1. Mais noooon ! 🙂 J’ai vraiment aimé l’univers et il est plein de bonnes idées 🙂
      Je pense que ça m’a marquée parce que ça fait vraiment plusieurs années que je n’ai pas lu de roman fantasy jeunesse, j’ai complètement perdu l’habitude ^^
      Il te manque la fin de ton commentaire peut-être ? Je veux la fin de ta phrase sur final fantasy moi ! 😛

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  2. Ce livre me fait tellement de l’oeil avec Déraciné mais j’envisage d’attendre la sortie en poche parce que je sais que s’ils sont orientés un peu YA ou jeunesse je vais quand même être un peu déçue. Mais le résumé est vraiment tentant en tout cas et ce que tu en dis m’interpelle.

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    1. Aïe, j’espère que je ne te fais pas passer à côté d’un livre qui te plairait ! Difficile de le vendre avec enthousiasme quand on a eu des contrariétés pendant la lecture 🙂 Entre l’avis du Tanuki, le mien et celui d’Isa, je crois que tu as le choix entre trois réactions très différentes pour te faire une idée 🙂

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