Semaine à 1000, mini chroniques – 2

Je ne fais pas un récap’ mensuel des semaines à 1000 du Pingouin Vert, même si j’y participe assidûment. En général, ça m’aide juste à avancer dans mes lectures pour te proposer plus de chroniques, mais là, je me retrouve avec plusieurs livres qui m’ont plu sans que j’aie forcément matière à t’en parler dans des chroniques individuelles. Mais il se trouve que j’ai déjà fait appel aux mini-chroniques en mars, et finalement c’est plutôt pratique dans ces cas-là ! Donc je te propose à nouveau ce format aujourd’hui, avec des lectures fort sympathiques et diversifiées.

Emma – Jane AustenRésultat de recherche d'images pour "emma transatlantic press"

Eh oui, j’ai démarré la semaine avec du Jane Austen, et en anglais, s’il vous plaît. Mais je voulais prendre le temps de le savourer, donc je l’ai fait durer un peu en lisant d’autres choses en parallèle (chose que je ne fais jamais, mais je n’avais vraiment pas envie de le lire trop rapidement). Eh bien sache que j’ai beaucoup aimé ce roman ! Je ne saurais pas vraiment comment t’en faire un résumé, c’est essentiellement de la romance de l’époque, à base de qui va finir avec qui. Mais de manière distinguée, voyons, il s’agit de savoir interpréter les signes, de ne pas se montrer trop entreprenant, de veiller à provenir de la même classe sociale, … Si je ne lis quasiment jamais de romance contemporaine, je suis très cliente de sa version british du XIX. Et je pense qu’une bonne partie de mon plaisir vient de la langue. J’ouvre le livre, je commence le premier paragraphe,

Emma Woodhouse, handsome, clever, and rich, with a comfortable home and happy disposition, seemed to unite some of the best blessings of existence; and had lived nearly twenty-one years in the world with very little to distress or vex her. 

et c’est parti, je suis conquise. Je ne saurais pas bien t’expliquer pourquoi, il y a un côté chantant, harmonieux et reposant dans ces tournures de phrase… Je ne sais pas si j’aurais autant apprécié ma lecture si j’avais choisi une traduction, parce qu’il faut reconnaître que l’histoire en elle-même est peu présente. Mais personnellement j’ai vraiment aimé le personnage d’Emma, son évolution et les descriptions de la vie quotidienne de ses proches, j’ai été surprise des retournements de situation et j’ai été ravie de la fin. Très sympathique lecture d’été, donc !

Pour la musique, j’ai un peu souffert parce que des compositeurs anglais du XVIII-XIX, il n’y en a pas tant que ça. Et en plus, je voulais du piano, puisque Jane Fairfax joue du pianoforte. J’ai finalement dégoté du Stephen Storace, je te mets ses trois piano trios qui sont très sympathiques.

 

Block 46 – Johanna Gustawsson

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Une deuxième lecture qui m’a fait très bonne impression avec ce polar français (et pas suédois, comme je le croyais) plutôt maîtrisé.

On est dans un schéma policier assez standard : une disparition, un corps retrouvé, une suspicion de tueur en série, et l’enquête du point de vue des policiers. Mais pour pimenter le tout, on peut rajouter une écrivaine, amie proche de la victime, qui va participer activement à l’enquête, entre Londres et la Suède. Et puis aussi, très important, on va parler des camps de concentration pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Je m’étais un peu écartée des polars classiques (je veux dire par là des enquêtes de meurtre menées par des policiers) ces derniers temps, après en avoir lu beaucoup pendant plusieurs années. Je suis toujours très friande de thrillers, mais j’aime que le cadre soit un peu original. Là, la construction reste assez peu innovante, et le rythme peut ralentir par moments, mais l’histoire en vaut la peine. La vraie bonne idée, c’est ce lien avec la Seconde Guerre Mondiale, dont on nous parle dès le début sans qu’on puisse comprendre le rapport avec l’affaire actuelle. C’est ce qui m’a le plus tenue en haleine, et j’avoue avoir été bernée par le dénouement final (pas par tout malheureusement, mais la grosse révélation s’est avérée efficace). C’est difficile de chroniquer un polar puisqu’on risque toujours de trop en dire, en tout cas c’est une bonne surprise pour ma part et je prévois de lire son second livre, Mör, sitôt qu’il sortira en poche.

Du côté musical, je te propose le travail commun de Iacovos Kambanellis, qui a écrit des poèmes pendant qu’il était enfermé dans un camp de concentration, et Mikis Theodorakis qui les a mis en musique. Le résultat est terriblement beau.

 

En cas de bonheur – David Foenkinos

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J’ai lu celui-ci dans le cadre du Club de lecture du Pingouin Vert. Il est un peu plus éloigné de mes lectures habituelles, mais je me suis dit que c’était justement ça, le but d’un club de lecture, alors je me suis lancée.

C’est l’histoire d’un couple, Claire et Jean-Jacques, qui sont mariés depuis de nombreuses années et qui sont tombés dans la routine. Jean-Jacques démarre une liaison extra-conjugale, et le cadre est posé pour parler de rupture, de reconquête, des difficultés des couples modernes.

Bon, je dis que je suis sortie de ma zone de confort, mais j’ai déjà lu du Foenkinos. J’avais beaucoup aimé La Délicatesse, et j’ai bien apprécié Lennon aussi, où il se met dans la peau du célèbre musicien. Son point fort, je pense, c’est sa plume : il sait jouer avec les mots, c’est agréable à lire, c’est soigné. Le problème, c’est que l’histoire ne suit pas toujours. J’ai lu dernièrement Le mystère Henri Pick, que je n’ai pas chroniqué parce que je n’avais pas grand chose à en dire, à part « c’est sympa mais ça s’oublie vite ». Là, mon commentaire sera un peu le même : la plume est agréable et ça se lit rapidement, donc on passe un bon moment, mais l’histoire m’a laissée totalement indifférente, du coup je n’en garderai pas un souvenir impérissable. Je pense que si j’ai un jour envie de retrouver la plume de Foenkinos, je relirai la Délicatesse, tout simplement.

Du coup pour une fois, j’ai eu envie de te mettre un peu de chanson francophone. Une qui m’est venue rapidement en tête, c’est la reprise des « Gens qui doutent » d’Anne Sylvestre par Ben Mazué (c’est Claire qui va être contente !), un chanteur qui a aussi la magie des mots (du coup tu me diras, j’aurais pu mettre un de ses titres, mais cette chanson allait trop bien avec le livre pour que je passe à côté).

 

Dilvish le Damné – Roger Zelazny

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Un conseil du lutin, une fois de plus ! Sa chronique m’a donné envie de m’attaquer à ce roman, qui se compose en réalité d’une série de nouvelles puis d’un roman, tous autour du personnage de Dilvish.

Je ne veux pas t’en dire trop dans le résumé, tout se dévoile petit à petit. Le cadre, c’est que Dilvish, un héros déterminé et assez indestructible et aidé de son fidèle destrier Ténèbres (un cheval de métal qui parle et qui crache du feu, la classe absolue), part à la recherche de son ennemi juré Jélérak pour lui régler son compte.

J’ai parfois de la peine avec la formule du héros imbattable qui voyage et qui croise des obstacles sur sa route, parce qu’en général ça manque de suspense et on sait déjà qu’il va toujours s’en sortir. Mais là, je dois dire que j’ai été vraiment prise dans le rythme. Les personnages sont géniaux, la relation entre Dilvish et Ténèbres m’a énormément plu, et surtout je salue l’imagination de Zelazny. D’ailleurs il était temps que je fasse sa connaissance (d’autant que Morwenna en parle tout le temps) et cette lecture m’a clairement convaincue d’en lire d’autres. Il faut par contre s’attendre à un changement de rythme assez radical entre les nouvelles et le roman, ça peut prendre au dépourvu. Mais avec le recul, je crois que j’ai aimé autant les unes que l’autre, parce que si le roman est moins dynamique, il met en place beaucoup de concepts bien fous qui enrichissent cet univers et qui n’avaient pas le temps d’être développés dans les nouvelles. C’est vraiment une oeuvre à prendre dans son ensemble je pense, et si tu aimes l’heroic fantasy, ça vaut le coup !

Bon, je suis pas experte en musique épique, du coup je te balance du Zelda, parce que ça fait toujours plaisir. Je voulais quand même un truc un peu conquérant, alors j’ai choisi la musique de voyage de Wind Waker, et maintenant ça me donne envie de lancer le jeu.

 

Oh, et n’oublie pas que c’est le dernier jour pour participer au concours et m’envoyer un petit mail ! Le tirage au sort est demain matin 8:00.

26 commentaires sur “Semaine à 1000, mini chroniques – 2

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  1. J’adore la musique de Zelda pour Dilvish!!!
    C’est vraiment top ce décalage. Je suis ravie que le « roman » soit à ton goût, ce n’était pas gagné avec de la HF.

    Emma est superbe et je te rejoins sur tous les points.
    Ce fut une sacrée semaine de lecture pour toi!!! Bravo 🙂

    J’aime

  2. Haaaaa Ben Mazué! (Je fond d’amour derrière mon écran!) Mais j’avoue que cette chanson est parfaite! Je l’aime tellement que la première fois que je l’ai écoutée, j’ai pleuré (et les fois d’après aussi mais je pleure facilement, c’est normal =P)

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  3. Je n’ai toujours pas lu Emma de Jane Austen, c’est vraiment une chose à laquelle je dois remédier très bientôt ! Je comprends tout à fait ce que tu veux dire pour Foenkinos. Je n’ai pas lu En cas de bonheur mais pour les deux/trois romans que j’ai lu de lui, je partageais le même ressenti. Ça se lit bien mais c’est pas complètement dingue non plus.
    Je suis très intriguée par Dilvish le damné ! Je ne connaissais pas du tout 🙂
    La bisette !

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    1. Ohh oui je te conseille Emma si tu aimes déjà le style de Jane Austen ! Faut juste pas t’attendre à des rebondissements à tous les coins de rue 😉
      Et Dilvish, si tu aimes l’heroic fantasy ça faut le coup de tester je pense 😀

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    1. Genre Charles Dickens, par exemple ? 😛 Faut que j’attaque Oliver Twist et David Copperfield un jour, mais je me prépare à suer !
      Ouiiiii ❤ J’ai pas pu résister 🙂 S’il avait pas fallu mettre un truc un poil épique, j’aurais mis Dragon Roost Island sans la moindre hésitation 😉

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  4. Tu me rappelles que je n’ai jamais lu de livres de Jane Austen (pas taper) et je me souviens l’avoir vu en librairie une fois, il n’y avait pas Orgueil et Préjugés que je voulais acheter, mais celui-là. Du coup, j’avais pas osé…

    Pour David Foenkinos, j’ai bien envie de connaître l’engouement autour de cet auteur. (j’ai un peu peur de ne pas aimer, aha)

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    1. Oh t’inquiète ! C’était mon premier Jane Austen 🙂 (bon j’ai vu la mini-série d’orgueil et préjugés, du coup je voulais pas commencer par celui-là, mais faudra que je le lise aussi !)
      Foenkinos, vraiment, pour moi il a une chouette plume mais pas toujours matière à faire une histoire intéressante… du coup ça tombe vite dans la lecture de plage ^^ »

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        1. Non mais je vais tâcher de l’acheter pour cet été d’ailleurs 😀 (quoique j’ai déjà prévu d’attaquer Autant en emporte le vent, on verra le temps que ça me prend ^^)
          Ah mais pas tous ses livres sont comme ça hein ! La Délicatesse sort vraiment du lot pour moi. Mais « en cas de bonheur », typiquement, pour moi c’était léger et facile à lire mais pas du tout captivant, et du coup rapidement oublié…

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          1. Non, pas lu celui-ci ! J’ai lu la Délicatesse, Lennon, Les souvenirs, le mystère Henri Pick et En cas de bonheur 🙂 je pense avoir un peu fait le tour, je ne suis pas sûre que j’en lirai d’autres..

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  5. De David Foenkinos, je garde de bons souvenirs de lecture, avec l’impression qu’il se bonifie avec l’âge: mes premières lectures m’ont laissé aussi une impression de superficialité, mais ça a changé avec les années.
    De lui, mon préféré reste « Les cœurs autonomes ».

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