Les Pantins Marionnettistes (+ interview !)

Samantha Cortenbach, 2017

pantins2.PNG

Je t’ai parlé récemment de ma première prise de contact avec l’auto-édition et de tous les avantages que ce genre de lectures peut apporter. En règle générale, pour une question de temps et de qualité du contenu, je chroniquerai mes livres auto-édités du mois durant le bilan mensuel que je vais mettre en place dès le 1er novembre, mais il peut arriver que je tombe sur un réel coup de coeur, ou que j’estime avoir suffisamment à dire pour te proposer une chronique complète, et c’est le cas aujourd’hui avec Les Pantins Marionnettistes, roman en deux volumes que j’ai dévoré ce mois-ci et dont je veux absolument te parler. Et puisque tu as été gentil, je t’offre même en bonus une petite interview avec l’auteure, Samantha Cortenbach, parce que j’ai eu un très bon contact avec elle, qu’on a pu parler en détail des personnages, des événements, de la construction de son histoire et ça m’a donné très envie de te la faire découvrir (et en plus, elle est très, très sympa).

Nous voilà donc à Paris, en 1952. Andrea, jeune femme sans argent et sans attache, se retrouve prise au piège par Christian Hann, célèbre écrivain qui a également des tendances de tueur en série. Le jeu qu’il lui propose est très simple : rester avec lui et comprendre qui il est et quels sont ses motifs en attendant qu’il se décide à la tuer. A travers le passé de Christian, on se retrouvera donc au Château des Roches, siège d’une organisation hautement mystérieuse, et sur l’île de Braham, petit bout de terre isolé du reste du monde et apparemment plongé dans la folie…

Coup de cœur absolu pour cette histoire complexe, riche, soignée et extrêmement agréable à lire. J’en dis le moins possible car il serait vraiment dommage de te gâcher les rebondissements et l’intrigue méticuleusement tissée brin par brin pour aboutir à cette gigantesque fresque assez spectaculaire. En tout cas, j’ai été totalement embarquée, je me suis laissée porter de surprise en surprise et j’ai dévoré les deux volumes en une petite semaine tant j’étais pressée d’arriver au dénouement. Petit avertissement toutefois : c’est passablement violent et sanglant, les âmes les plus sensibles risquent de serrer les dents dans certaines scènes particulièrement gratinées. Oh, et deuxième avertissement : ne les traite pas comme des tomes indépendants. C’est découpé pour le côté pratique, mais en réalité c’est vraiment une histoire que je te conseille de lire d’une traite pour ne pas oublier la moitié en route.

La plume est efficace, incisive, très visuelle, le vocabulaire plutôt soutenu et tout à fait en adéquation avec l’atmosphère. En bref, ça se lit vraiment bien, et je tiens à souligner le soin incroyable qui a été apporté aux personnages qui sont tous mis en avant (et pourtant, il y en a toute une panoplie). On sent qu’ils ont vécu un certain temps dans la tête de l’auteure, toutes leurs réactions sont soigneusement étudiées et en adéquation avec leur caractère, et je salue tout particulièrement la qualité du travail autour de Christian qui est un anti-héros absolument délicieux que j’ai adoré suivre.

Bref, j’avais reçu directement les ebook sur le site SimPlement, mais une fois ma lecture terminée je me suis empressée de commander la version papier, que je me réjouis d’exposer fièrement dans ma bibliothèque. J’espère t’avoir transmis mon enthousiasme, et si ce n’est pas encore le cas, peut-être que ma petite interview finira de te convaincre !

C’est l’heure de l’interview :

Moi : D’où t’est venu ce scénario ? C’est complexe, alambiqué, très travaillé, comment est-ce que tu as construit ça et quel a été le point de départ ?

Samantha : Oulah, ça remonte à loin. J’ai commencé à écrire cette histoire quand j’avais 15 ans, et elle s’est construite au fil du temps et des réécritures. J’ai écrit ces 2 livres sur une période de 6 ans, ça fait 6 ans d’évolution, d’intérêts et d’inspirations diverses qui expliquent je pense cette densité.

Moi : Et tu as eu l’impression de t’inspirer d’œuvres que tu avais déjà lues/vues au début ou ça t’est venu comme ça ?

Samantha : Si on remonte loiiin loin loin, cette histoire est partie de celle d’une auteur inconnue, qui a supprimé ses textes entre temps, mais qui m’avait passionnée (elle était nulle d’ailleurs, mais j’avais 15 ans, you know). A la base ça devait être un préquel à son histoire, et puis ça a évolué, évolué, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus aucun lien avec ça. En grandissant j’ai croisé la route des Hauts de Hurlevent, du marquis de Sade, du Fantôme de l’opéra, et de tout un tas de vieilleries qui ont remplumé l’histoire au fil du temps. Et quelques snuff movies bien gores, accessoirement.

Moi : Tu es du genre à écouter de la musique en écrivant ? Est-ce qu’il y a des morceaux qui t’ont spécialement accompagnée pendant l’écriture des Pantins Marionnettistes ?

Samantha : Ouff… PLEIN ! Presque chaque scène a sa musique dédiée : « Dear Prudence » des Beatles à la rencontre de Christian et Andrea, « Blood on the dancefloor » de Michael Jackson au château des Roches, « Discombobulate » d’Hans Zimmer sur l’île de Braham, je pourrais en citer plein !

Moi : Si on reste dans les influences : quels sont les auteurs que tu adorerais rencontrer (si on oublie la langue, la distance et éventuellement le fait qu’ils sont morts) ?

Samantha : J’irais bien bouffer à la table du roi avec tous les auteurs/philosophes de 18ème, les Rousseau tout ça. Je passerais éventuellement faire un coucou au marquis de Sade mais j’aimerais pas me retrouver coincée dans une alcôve avec lui. Puis sinon j’irais faire un bisou sur le front de John Kennedy Toole pour l’empêcher de se suicider, et je demanderais à Lautréamont de me raconter un peu sa vie car on en sait fichtrement rien. Que des auteurs morts, en fait. Bon allez, un vivant aussi : Serge Brussolo. OH ! MAIS JE L’AI OUBLIE EN PLUS ! Dans les auteurs qui m’ont influencé. Comment ai-je pu.

Moi : Ah ben tiens ! J’avais lu les Peggy Sue mais je savais même pas qu’il avait écrit des bouquins adultes, faut absolument que je rattrape ça !

Samantha : On a tous commencé notre vie par Peggy Sue.

Moi : Words of wisdom.

Samantha : Je suis un yogi sous couverture d’auteur névrosée.

Moi : Hahaha, moi qui allais te demander de te décrire en trois mots, cette phrase va très bien aussi !

Samantha : Oui j’ai senti que c’était ta prochaine question, car je suis un yogi !

Moi : Bon alors sinon, si on parle de tes habitudes d’écriture : tu as une plateforme particulière pour t’aider à écrire, où tu te lances toute seule sur word, ou carrément dans un grand cahier avec une longue plume noire de corbeau ?

Samantha : Rien ne me plairait plus que d’écrire à la lueur d’une bougie un soir d’orage avec un poltergeist qui dirige ma plume, mais si je fais ça, ça donne un gros caca raturé illisible que je n’aurais même pas le courage de déchiffrer. Donc je m’en tiens à word !

Moi : Et l’auto-édition alors, comment est-ce que tu as choisi cette voie ? Tu as tenté des maisons d’édition, ou pas du tout ?

Samantha : Exigences de mise en page éditeur : recto simple, double interligne, grande police. Taille du roman : gros, très gros. Coût d’impression : cher, très cher. Budget de l’auteur : 0€. Le choix était vite fait !

Moi : Ouais je peux imaginer.. Mais ça t’a apporté du positif finalement, ou c’est trop de galères/d’énergie pour peu de résultat ?

Samantha : Je me suis incrustée dans le monde merveilleux de l’indésphère avec l’optique de faire ma promo. Résultat : j’ai passé 5% de mon temps à faire ma promo, et 95% à me bidonner avec les auteurs, chroniqueurs et lecteurs que j’ai rencontré !

Moi : Et du coup, des prochains projets sur le feu ?

Samantha : Une réorientation dans l’écriture de scénario. Pour l’instant j’ai deux histoires en tête, qui se font la concurrence, jouent à qui pisse le plus loin, se battent pour mes faveurs. Je les laisse surenchérir avant de me décider.

Moi : Eh bien on arrive au bout, encore un petit message que tu voudrais faire passer ?

Samantha : Je pense que vous devriez lire mon livre, car il est en français.

Sur ce parfait slogan marketing, il est temps de conclure cette chronique à rallonge avec ma proposition musicale du jour ! Je suis plutôt fière de moi, parce que j’avais prévu de te mettre le Fantôme de l’Opéra avant même que Samantha le cite dans ses influences (oui, je me la pète un peu, mais je suis chez moi alors je fais ce que je veux !). J’ai découvert cette comédie musicale il y a quelques années, et depuis je me fais des petites sessions d’écoute intensive assez régulièrement, alors j’envoie un gros pouce en l’air à Andrew Lloyd Weber pour la bonne dose de frissons que sa musique me procure (dans « Point of No Return » typiquement, ça ne rate jamais !).

Et évidemment, je rajoute un immense merci à Samantha pour sa disponibilité, son extrême sympathie et en premier lieu pour m’avoir fait confiance en me proposant son livre !

14 commentaires sur “Les Pantins Marionnettistes (+ interview !)

Ajouter un commentaire

  1. Et voilà, maintenant j’ai le Fantôme de l’Opera dans la tête (PA PA PA PA PAAAAAA! PA PA PA PA PAAAAAA!). Je ne te remercie pas xD

    Je pense que cette histoire n’est pas pour moi, mais j’ai adoré l’interview réalisée avec l’auteure. C’est génial de découvrir l’envers du décors – surtout avec des auteurs aussi sympa et accessibles ^^

    Aimé par 1 personne

    1. Hahaha de rien, je l’ai depuis bien quelques jours dans la tête aussi 😁 j’ai de la peine à dire si ça pourrait te plaire ou pas… C’est un bouquin un peu hybride, à cheval sur plusieurs genres, mais en tout cas une experience assez unique 😊 oui cette interview était vraiment chouette à faire !

      Aimé par 1 personne

  2. Superbe article! J’adore quand tu aimes un livre, car tu sais transmettre cette sensation. L’idée de l’interview est géniale, et en plus cela fonctionne bien, avec ton humour.

    Très belle mise en lumière!

    Aimé par 1 personne

Donne-moi ton avis !

Créez un site ou un blog sur WordPress.com

Retour en haut ↑