Mes romans noirs de début d’année

En regardant la liste des romans que j’ai lus depuis le début de l’année, j’ai constaté que, outre les sagas fantasy que j’accumule sérieusement mais dont je te parlerai une fois terminées, il y avait une forte concentration de romans sombres, thrillers, polars et fantastiques. Une fois n’est pas coutume, j’ai envie de te les présenter en un classement, du moins convaincant au plus captivant !

Peter Straub – Messe noire (2010)

Du même auteur, j’avais déjà apprécié Ghost Story qui m’avait provoqué quelques sueurs froides mémorables. J’avoue avoir acheté Messe noire par curiosité devant l’avalanche de mauvaises notes qu’il avait reçues…  Le résumé était alléchant, une histoire de rituel secret qui aurait marqué une petite bande d’adolescents à vie, et je me demandais vraiment comment ce livre pouvait être si catastrophique.

Bon, puisqu’il est au début de ce top, tu te doutes que le verdict n’est pas reluisant : il a effectivement réussi à foirer son ambiance de A à Z, le rythme est extrêmement plat, l’histoire est confuse, je me suis ennuyée à mourir et j’ai dû m’accrocher pour le terminer en diagonale.

R. Scott Bakker – Neuropath (2008)

Ce thriller vient tout droit des soldes Bragelonne, je n’avais donc pas de grandes attentes et le fait de suivre un tueur en série qui fait des manipulations sur le cerveau des gens, sur le principe, ça m’intéressait.

D’ailleurs, la première partie du roman est vraiment intrigante, avec des réflexions sur le fonctionnement humain, le libre-arbitre, ce qui peut être contrôlé ou non si on comprend suffisamment les connexions neuronales, ça m’a fait penser à Biblical (que je te recommande vivement !) pour certaines remises en question, bref, je passais un très bon moment.

Mais… tout s’est envenimé à la fin, qui pour moi dépasse tout ce que j’avais pu lire en terme de violence gratuite et de surenchère. J’ai eu l’impression que l’auteur cherchait simplement à choquer, et ça dessert l’approche scientifique qu’il avait jusque là. Le dénouement est absurde, atroce, inutilement pervers, c’est un gros non pour moi.

Mats Strandberg – Le ferry (2015)

Là aussi, un roman qui a atterri par hasard chez Suzette grâce aux soldes Bragelonne. On partait sur une croisière qui tourne mal, entre la Suède et la Finlande, et la première moitié m’a bien emballée. On suit différents personnages, l’ambiance s’installe progressivement et j’ai mis un moment à comprendre quel fléau s’abattait réellement sur eux.

Par contre, une fois qu’on entre dans le feu de l’action, mon intérêt est retombé : j’ai réalisé que je ne m’étais attachée à personne, l’atmosphère subtilement malsaine se transforme en grosse boucherie prévisible et même le dépaysement scandinave n’a pas suffi à me maintenir à flots. Bref, bon début, mais pas suffisamment bien ficelé pour que la mayonnaise prenne dans la phase d’action.

William Boyd – Ordinary thunderstorms (2009)

On arrive dans la moitié plus plaisante du classement, avec ce chouette roman découvert grâce à Alec. C’était mon premier William Boyd, malgré tout le bien que j’en entends, et j’avais hâte d’enfin découvrir sa plume !

Je ne peux pas dire que le postulat de base entre totalement dans ma zone de confort : on suit un jeune homme qui se retrouve mêlé à une vaste histoire de recherches secrètes et de conflits entre multinationales, et qui est subitement recherché par des tueurs à gage. Les courses-poursuite, encore plus en livre, ce n’est pas ma tasse de thé, et j’aurais aimé qu’on s’intéresse plus aux recherches en question et moins à la survie du héros.

Malgré ça, j’ai beaucoup apprécié toute la critique de la société que Boyd propose dans ce roman. L’histoire a pris des tournants que je n’avais pas prévus, et cette fuite permet d’aborder des sujets très variés et traités avec beaucoup de subtilité. La plume m’a beaucoup plu, je pense en lire d’autres à l’occasion et si tu aimes ce genre d’histoire plus que moi, je te le recommande sans hésiter !

Mary Torjussen – Ne me quitte pas (2017)

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Un polar comme je les aime, qui nous met dans la peau d’une personne normale qui tente de comprendre pourquoi son compagnon de longue date a disparu sans prévenir et en emportant toutes ses affaires.

Ce roman se lit très bien et avec fluidité, et si l’enquête est au point mort pendant une bonne partie du récit, c’est pour mieux se concentrer sur les doutes et l’état psychologique de cette jeune femme qui ne comprend pas ce qui lui arrive. Il est facile de s’identifier à elle et je me suis prise au jeu rapidement.

Je craignais le dénouement, parce que je ne voyais aucun moyen original et satisfaisant de sortir de cette situation : et pourtant, j’avoue avoir été scotchée par les révélations finales. C’est ce qui justifie sa bonne place dans le classement, parce que le tout est très agréablement amené et que je me suis fait avoir. La dernière partie part un peu trop loin pour moi, j’aurais aimé que ça s’arrête un poil plus tôt, mais je retiens surtout ce suspense qui ne m’a pas déçue !

Jon Bassoff – Corrosion (2013)

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J’aime énormément les couvertures de la collection Totem de Gallmeister, avec leur cadre blanc et leurs illustrations toujours très attirantes. C’est donc sans hésitation que j’ai craqué pour Corrosion, et je ne suis globalement pas déçue du voyage !

On est dans la tête d’un vétéran de guerre, qui porte des séquelles très visibles et s’arrête momentanément dans un petit village peu fréquenté. On découvrira peu à peu son passé alors qu’il prépare son expédition dans la Montagne. Je n’en dis pas plus, on est sur un roman à ambiance qui n’a pas un scénario très touffu mais compense avec une plume vraiment plaisante et un aspect psychologique très réussi.

J’ai lu ce roman quasiment d’une traite, je ne pouvais me défaire de cette atmosphère pesante et fascinante avant de tout savoir sur le personnage principal. C’est une histoire lourde, difficile à avaler et qui va probablement te plomber, mais le talent de Jon Bassoff est indéniable. Il m’a manqué un je-ne-sais-quoi pour en faire un coup de coeur, mais le voyage en vaut la peine !

Louise Erdrich – The round house (2012)

Je viens tout juste de terminer ce roman, qui fait lui aussi partie de mon challenge des 12 mois. Et je suis ravie de l’avoir découvert, parce qu’il vient faire écho à beaucoup de mes centres d’intérêt du moment !

Déjà, on est sur un roman qui met en scène un enfant face à des situations d’adulte, comme c’est le cas dans Quelques minutes après minuitPetit pays, Le garçon au pyjama rayé ou encore Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur. C’est une formule qui a souvent fait ses preuves sur moi, et The round house ne fait pas exception.

On parle également d’inégalités et de discrimination, puisque les événements se déroulent dans une réserve d’Indiens d’Amérique du Nord (ce qui me fait évidemment penser à Les étoiles s’éteignent à l’aube dont je te vantais les mérites récemment) et qu’on découvre une justice loin d’être parfaite et dont les native americans font les frais. C’est là aussi un roman très dur, mais amené avec une grande sensibilité et qui ouvre les yeux sur des problèmes fondamentaux. Marquant, émouvant, je me réjouis de découvrir d’autres romans de Louise Erdrich !

Thomas Olde Heuvelt – Hex (2013)

Dernier titre de ce classement improvisé, ça fait quelques mois que j’ai envie de te parler de Hex que j’ai croisé souvent sur la blogo avec des avis mitigés. Je n’en attendais donc pas grand chose, et pourtant j’ai été soufflée par l’originalité folle de ce récit ! C’est ce qui lui vaut cette première place, tant j’étais ravie de me retrouver dans une histoire qui me faisait perdre tous mes repères.

Je ne veux pas trop dévoiler du scénario puisque l’effet de surprise a très bien marché sur moi. Le roman est vendu comme horrifique, je dirais plutôt qu’on est sur une ambiance inquiétante, dans un petit village qui doit gérer son quotidien avec une sorcière rendue muette et aveugle mais apparemment encore capable du pire.

Ce qui m’a vraiment plu, c’est le côté désabusé et stoïque de la population : la sorcière est presque traitée comme un élément de décor, les gens la surveillent de loin sans faire de syncope à chacune de ses apparitions, on sent le flegme néerlandais de l’auteur et ce traitement si éloigné de nos habitudes hollywoodiennes m’a fait un bien fou. Alors oui, le roman prend son temps, et la fin est un peu extrême, mais j’ai pris tellement de plaisir à découvrir la vie quotidienne de ces gens que ça éclipse ces quelques réserves. Je recommande vivement !

11 commentaires sur “Mes romans noirs de début d’année

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  1. Bon j’aime pas trop trop quand ça fait peur, donc je vais plus retenir les romans suspenses hein ^^
    Ne me quitte pas et Corrosion me tente bien, et on est d’accord, cette couverture est vraiment top !
    Des bisous !

    Aimé par 1 personne

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