Quelques coups de cœur à mettre sous le sapin (1/3)

Ca fait des mois que je n’ai pas fait de chronique à proprement parler sur le blog. Alors pour me rattraper, j’avais envie de finir l’année en te présentant quelques lectures marquantes, renversantes, mémorables, faites ces derniers mois et dont je voulais te parler depuis longtemps. J’ai séparé cette sélection en trois parties : fantasy/fantastique, contemporain et science-fiction, pour que la longueur des articles soit plus digeste ! Et je te propose donc d’attaquer directement avec la partie fantasy/fantastique.


Lloyd Alexander – Les chroniques de Prydain

On commence doucement, avec une saga jeunesse que j’ai engloutie en très peu de temps. Si tu connais le dessin animé Taram et le chaudron magique, il s’agit en réalité d’une adaptation de cette série de romans américains ! Je n’en avais pas du tout entendu parler jusqu’à ce que les éditions Anne Carrière décident d’en éditer une nouvelle traduction en 2020… et puisque j’ai toujours adoré le dessin animé, il fallait absolument que j’essaie de les lire.

Et franchement, c’est très sympa. On est sur un genre d’épopée adressée à un jeune public, avec un rythme bien soutenu et beaucoup de rebondissements. Mais pour autant, l’histoire n’est pas du tout bâclée, et j’ai adoré passer du temps dans cet univers qui s’inspire librement des mythes celtiques. Les personnages sont hauts en couleur, le héros mûrit énormément au fil de l’histoire et les derniers tomes abordent des sujets plus profonds. De manière générale, le ton est moins sombre que dans le dessin animé, avec un peu plus de malice et d’espièglerie. Au final, j’aime beaucoup les deux approches, et je comprends tout à fait pourquoi ce cycle fait partie des piliers de la littérature jeunesse anglo-saxonne !


Vincent Tassy – Diamants

Restons encore un peu dans la fantasy, mais au rayon adulte cette fois-ci. Combien de fois j’ai voulu écrire cette chronique depuis le mois de mars, mais je voulais prendre le temps de le faire bien, en choisissant les mots justes, et puis les mois ont filé…

Je suis déjà très admirative du travail de Vincent Tassy, j’ai d’ailleurs eu plusieurs occasions de te présenter ses romans par ici. Mais avec Diamants, sa dernière parution de cette année, je trouve qu’il a encore franchi un cap dans son style, sa narration, son univers, et le résultat est fabuleux.

Tout dans ce livre est envoûtant, mystérieux, hypnotisant. Dès les premières lignes, j’ai été happée par une atmosphère de douce torpeur, une fantasy enchanteresse et tamisée, qui dévoile son intrigue par petites touches et marie une fois de plus le beau au ténébreux. L’histoire, infiniment sombre, est balancée à merveille par la poésie de la plume. La mélancolie s’échappe des pages, nous prend à la gorge et nous plonge dans le même état que les personnages, on se retrouve piégé dans une inertie fatale, dans un lâcher-prise inéluctable et beau, si beau. Je l’ai lu il y a plus de huit mois, mais il m’émerveille toujours autant, et rien que d’en parler, j’ai envie de le rouvrir et de retrouver cette expérience d’immersion totale et étourdissante. Quel bonheur que ce livre. Quel bonheur.


Madeline Miller – The song of Achilles / Le chant d’Achille

Allez, j’ai pris quelques minutes pour reprendre mes esprits, on peut continuer. Petit détour par la mythologie grecque, avec ce roman qu’on voit beaucoup passer depuis quelques mois : Le chant d’Achille, une réécriture de l’Iliade à travers le duo Achille & Patrocle. J’avais déjà lu (et beaucoup aimé) Circé de la même autrice, mais je crois que ma préférence va à celui-ci.

Le concept est simple, mais tellement efficace : revisiter les mythes qu’on pense connaître par cœur (si on a fait un peu de latin/grec à l’école) en adoptant une narration interne et en nous faisant vivre les événements, pour une fois, au plus près des personnages. En toute honnêteté, j’ai trouvé fascinant de voir à quel point ça change la perception qu’on peut avoir de ces histoires. Chaque épisode prend une autre dimension, plus humaine, plus crue, plus émouvante.

Je pensais savoir à quoi m’attendre puisque Circé fonctionne de la même manière, mais la lecture du Chant d’Achille a été encore plus immersive. Je me demande si c’est le fait d’être dans la peau d’un humain qui a changé la donne : dans Circé, on suit une déesse et on découvre sa vie d’immortelle, sa perception du temps, sa vision des hommes et de leurs vies si éphémères. Dans Le chant d’Achille, on peut voir les dieux depuis un regard humain, et j’ai l’impression d’avoir encore mieux saisi leur différence, leur détachement. Chaque scène faisant intervenir un dieu m’a fascinée, et j’ai pu d’autant plus m’attacher au duo principal et compatir de voir leur destin leur échapper, simples sujets d’une bataille sur laquelle ils n’ont aucune prise. Une super lecture, j’ai hâte de voir la prochaine parution de Madeline Miller.


Dan Simmons – Carrion comfort / L’échiquier du mal

Et je termine avec une petite brique signée Dan Simmons, un roman horrifique de haut vol qui m’a fait quelques sueurs froides du haut de ses presque 900 pages. Je connaissais déjà Dan Simmons grâce à Hypérion et à Terreur, deux histoires qui m’avaient captivée de bout en bout, et j’étais extrêmement impatiente d’attaquer celui-ci.

C’est désormais confirmé, Dan Simmons se hisse dans mon top des valeurs sûres et ce roman m’a tenue en haleine pendant des jours. Le concept est simple : il existe des « vampires » capables de contrôler les gens par la pensée, et à la manière des dieux dans Le chant d’Achille, ils s’amusent avec les humains comme avec des poupées. Mais deux victimes découvrent leur existence et décident de les faire tomber, même si la tâche semble irréalisable…

Il n’y a tout simplement aucune longueur dans ce livre. Chaque moment un peu plus calme est directement suivi par une scène de stress intense, qui t’empêche de mettre ta lecture en pause. Je ne suis pas très impressionnable par écrit, en général, mais j’avoue que certains passages m’ont fait froid dans le dos. Et par-dessus ces montagnes russes émotionnelles, on ne peut que se régaler de ce jeu du chat et de la souris, de la façon dont les différents camps essaient d’avoir un coup d’avance et de se bluffer mutuellement. Ce livre est redoutable, obsédant, diablement intelligent et extrêmement bien construit.


Je m’arrête ici pour cette première partie, en espérant te donner envie avec ces romans qui vont me marquer dans la durée. Je vais tâcher d’écrire la partie 2 prochainement, pour redonner un nouveau souffle à ce blog qui ne te propose que des rétrospectives depuis bien trop longtemps ! En tout cas, ça fait plaisir de revenir par ici.

16 commentaires sur “Quelques coups de cœur à mettre sous le sapin (1/3)

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  1. Que de belles idées de lectures ! Je valide évidemment pour les Madeline Milleur, des romans parfaits ! J’ai toujours eu envie de lire L’échiquier du mal,j’avais même commencé mais sans trop accrocher au début. Je retenterai. Et puis Vincent Tassy semble être une magnifique plume à découvrir, j’entends parler de lui depuis des années.
    J’ai hâte de voir ce que tu nous proposeras dans les deux autres articles !

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    1. Oh merci beaucoup pour ce retour ! ❤ Pour L’échiquier du mal, je l’ai lu en lecture commune et ça m’a peut-être aidée à garder un bon rythme, sinon c’est effectivement pas impossible qu’on s’enlise vu la brique 🙂 Et si tu veux attaquer Tassy, Diamants me semble un très bon début !

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  2. Bon, tous les livres ont été ajoutés à ma wish-list ou à diverses listes si ça n’avait pas déjà été fait, mais Diamants me fait particulièrement envie, tu sembles avoir été tellement émerveillée par ce titre. Remarque, le Dan Simmons a l’air formidable également…
    Et tu sais déjà que je partage ton enthousiasme (et l’engouement général) pour Le chant d’Achille !

    Aimé par 1 personne

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