Petit pays

Gaël Faye, 2016

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Enfin je le lis, ce fameux livre dont tout le monde parle depuis quelques mois ! J’ai hésité à le chroniquer, tu as dû le voir passer sur des dizaines de blogs et je ne pense pas pondre un article qui sorte du lot, mais j’ai quand même eu envie d’en parler, au moins pour moi, pour garder une trace de cette lecture et l’ancrer dans ma mémoire.

Petit Pays, c’est l’histoire de Gabriel, fils d’un Français et d’une Rwandaise, qui grandit au Burundi. A travers ses jeux avec ses quatre meilleurs amis, leurs aventures, leur quotidien, on devine la tension qui monte, la violence qui gronde, la guerre qui approche. Dans cette période où les clans se forment et où la couleur de peau définit son identité, Gabriel vit des drames à son échelle et ne comprend pas pourquoi le monde semble se diviser ainsi. Il se croit protégé, il se raccroche à son innocence d’enfant, au milieu du génocide au Rwanda et de la guerre au Burundi.

Encore une lecture percutante ! Ici, pas besoin de mots crus ou de descriptions choquantes. Une fois de plus, dans la lignée de Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur et Le garçon en pyjama rayé, on vit une situation horrible à travers les yeux d’un enfant. Et c’est toujours diablement efficace, car on comprend à demi-mots des enjeux et des sous-entendus dont le narrateur n’a pas conscience. C’est beaucoup plus subtil et tout aussi marquant que de dépeindre ces atrocités dans les moindres détails. Ce livre m’a tout bonnement absorbée, j’avais prévu de lire quelques pages et de continuer ma journée, je n’ai simplement pas pu. Je l’ai lu quasiment d’une traite, en oubliant toute notion du temps, j’étais au Burundi avec Gabriel et je découvrais un nouveau pays, un nouveau peuple, une nouvelle famille. C’est suffisamment rare pour être souligné.

Je ne m’étendrai pas des heures sur les qualités de ce livre, tout a déjà été dit et redit, je tenais simplement à lui rendre hommage à ma manière. J’éprouve énormément de tendresse pour cette histoire et pour ses personnages, et je me réjouis de voir ce que Gaël Faye a d’autre à me proposer. J’ai de la peine à parler de coup de coeur, mais là on est en plein dedans : un petit article pour un énorme coup de coeur.

Je pensais te proposer un morceau de son album, « Pili-Pili sur un croissant au beurre », mais le rap n’est pas franchement une musique pratique à écouter pendant une lecture (toutefois, moi qui ne suis pas très rap, j’aime beaucoup cet album, les textes sont beaux, je te le recommande !). Mais dans Petit Pays, Gaël fait référence à une chanson que Gabriel entend dans la voiture. Je suis allée voir ce que c’était par curiosité, et c’est une évidence. C’est exactement l’ambiance que j’espérais trouver, c’est un morceau magnifique et je suis ravie d’avoir découvert Geoffrey Oryema.

26 commentaires sur “Petit pays

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      1. Ça marche ! 🙂 Oui, je l’ai fini et je ne regrette vraiment pas de l’avoir lu même s’il est vraiment difficile sur la fin. En tout cas, c’est le genre de livre où tu ressors différente. Merci encore pour la découverte 🙂

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  1. Voilà un livre dont on a tellement entendu parlé que ça m’a passé l’envie de le lire ! Pourtant il le faudrait…! En attendant, j’ai écouté ses musiques dont certaines sont vraiment super !
    Et merci pour cette petite découverte musicale : je ne connaissais pas Oryema et j’adore!

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    1. Ca me fait souvent cet effet aussi, attends peut-être quelques mois que la vague soit dissipée 🙂 C’est une lecture franchement poignante, ça vaut la peine ! Avec plaisir pour la musique, j’aime beaucoup Oryema aussi 😀

      Aimé par 1 personne

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