Dark Places / Les lieux sombres

Gillian Flynn, 2009dark-places_612x612

J’ai découvert Gillian Flynn avec son désormais fameux Gone Girl, adapté en film par David Fincher en 2014 et dont l’histoire m’avait complètement retournée (je te conseille vivement le livre, même si l’adaptation est plutôt réussie) et puisque pour une fois je tombais sur une auteure qui n’avait pas cinquante livres à son actif, je me suis empressée d’acheter le reste de sa bibliographie, à savoir Sharp Objects (Sur ma peau) et Dark Places (Les lieux sombres). Si le premier ne m’a pas laissé un souvenir impérissable, je tiens vraiment à te parler du second que j’ai adoré (attention toutefois aux âmes sensibles ! On est sur une histoire plutôt glauque).

Pour poser le cadre : on est au fin fond du Kansas, une famille de paysans est retrouvée assassinée pendant la nuit, la scène de crime est un carnage. La seule survivante et témoin de la scène, la toute jeune Libby Day, identifie son frère comme étant le tueur et ce dernier est mis en prison. L’histoire commence vingt-cinq ans après les faits, on retrouve Libby qui bien évidemment ne s’est jamais remise de ce traumatisme et vit sans passion, sans but, on comprend qu’elle n’a jamais vraiment appris de métier et qu’elle tourne grâce aux dons spontanés des gens qui ont entendu son histoire partout en Amérique et qui compatissent. Seulement voilà, l’histoire date, d’autres drames retiennent l’attention du public, et elle est en manque d’argent. Elle est alors contactée par un groupe de « détectives » amateurs qui se réunissent pour tenter d’élucider des meurtres et qui aimeraient la rencontrer pour lui poser des questions. Attirée par le cachet, elle finit par accepter en s’attendant à la compassion habituelle, mais elle réalise trop tard que personne ne croit en sa version des faits et en la culpabilité de son frère, et elle se retrouve un peu malgré elle au coeur d’une nouvelle enquête pour trouver le véritable coupable.

L’angle d’attaque est très intéressant, et peu conventionnel : on a l’habitude des polars dans lesquels l’enquêteur est un flic ou un détective privé, il élucide des meurtres dans le cadre de son métier et en général avec bonne volonté. Ici, Libby n’a aucune envie de le faire, elle sait ce qu’elle a vu à l’époque et elle a peur de se replonger dans ce passé traumatisant, elle n’accepte le marché que parce qu’elle n’a plus d’argent. C’est vraiment déroutant de suivre une enquête lorsque le personnage principal te répète sans arrêt qu’elle est convaincue de la culpabilité de son frère, et en même temps ça attise encore plus la curiosité, j’avais vraiment envie de comprendre le déroulement de cette fameuse nuit. Et pour en rajouter une couche : avant chaque début de chapitre, on a un flash-back qui nous ramène vingt-quatre heures avant le massacre et qui nous plonge heure par heure dans la vie de cette famille. Je ne dévoilerai rien de plus sur l’histoire, d’autant que toutes les révélations sont vraiment bien amenées, ce qu’on lit dans le passé fait écho à ce qu’on apprend dans le présent, tout est fait pour qu’on dévore ce livre.

Au niveau du suspense, le rythme est soutenu mais on a quand même le temps de suspecter tout le monde. J’ai rarement eu autant de réflexions du type « C’est sûr c’est lui ! Ah non. Ah mais lui alors ! Mhh c’est peut-être quand même l’autre finalement » dans un même livre, tout le monde y passe. Et même comme ça, j’ai été surprise par la fin. L’ambiance est pesante, plus on avance et plus on sent que les réponses vont être affreuses, je ne dirais pas que c’est l’histoire la plus gore que j’ai lue mais j’ai tellement eu le temps de m’imprégner des personnages et du développement des événements que j’ai vraiment été marquée par les derniers chapitres. Promis, je n’en dis pas plus.

Par contre, j’ai vu il y a quelques temps l’adaptation au cinéma par Gilles Paquet-Brenner, et je te la déconseille fortement. Ce n’est pas « mauvais », dans le sens où l’histoire est respectée, je ne crois pas qu’il y ait de gros écarts au scénario de base, mais comme souvent, il faut un peu accélérer le rythme de narration pour ne pas sortir un film de plus de trois heures, et on n’a plus le temps de se poser de questions, de suspecter les gens, d’émettre des théories, on doit se contenter de regarder les entretiens, de passer aux suivants, et PAF on a la solution parce que ça fait déjà bientôt deux heures. Ca m’a fait le même effet que si quelqu’un m’avait lu le livre très très vite sans jamais s’arrêter, à la fin je suis capable de raconter ce qui s’est passé mais toute la montée en puissance n’a pas eu le temps de s’installer et du coup, tout tombe à plat. Et si j’ai cette impression en ayant déjà lu l’histoire une fois, je n’ose pas imaginer ce que ça doit être pour quelqu’un qui commence par le film.

Bref, si tu aimes les thrillers assez noirs, donne-lui une chance et redis-moi ce que tu en penses ! J’ai peur de te l’avoir un peu trop vendu et que tu sois déçu, mais je n’ai pas pu réfréner mon enthousiasme !

Donne-moi ton avis !

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Créez un site ou un blog sur WordPress.com

Retour en haut ↑

%d blogueurs aiment cette page :