Ça fait un certain temps maintenant que je me suis mise en tête de relire les classiques de mon enfance et de mon adolescence. Pour la démarche complète, je te renvoie à mon article sur le sujet, et mon premier carnet de redécouvertes est disponible ici. Et il se trouve que j’ai de nouveau lu une petite fournée de titres (certains depuis plusieurs mois, à force), il est donc temps de te les présenter !
Petit rappel du découpage :
- Mes doudous : ceux que j’aime d’amour et que je me réjouis de retrouver
- Mes explorations : ceux que j’aimais à l’époque et que je retente sans garantie
- Mes redécouvertes : ceux qui m’ont plu et que j’ai totalement oubliés
Mes doudous :
Marie-Aude Murail – Oh, boy !

J’avais un excellent souvenir de ce roman, que j’ai dû lire quand j’avais une dizaine d’années. Mais j’avais oublié une grande partie du scénario, et ce fut un plaisir de me replonger dans le quotidien de la fratrie Morlevent.
On y traite de sujets durs mais avec une luminosité et une tendresse qui rééquilibrent le récit en permanence. C’est doux, c’est espiègle, c’est un souffle de vie, de petits tracas, de grands drames, d’éclats de rire, de tolérance et d’amour sous toutes ses formes. je pense qu’on peut y trouver son compte à tout âge, en piochant les messages qui nous parlent, et en redécouvrant d’autres niveaux de lecture plus tard, comme ça a été mon cas. C’est certain, Marie-Aude Murail a été un pilier de mes lectures d’enfance, et je suis heureuse de voir que j’aime toujours sa plume aujourd’hui !
Roald Dahl – The witches

Puisqu’on parle des piliers de mon enfance, j’ai aussi été bercée par les histoires de Roald Dahl, en livres et en adaptations. En ce qui concerne Sacrées Sorcières, j’avais été à la fois fascinée et terrorisée par le film, au point d’en faire des cauchemars récurrents (cette scène où elles enlèvent leur visage… qu’est-ce que tu veux que je te dise !).
J’hésitais entre mon édition française de l’époque et la version originale, j’ai donc décidé de comparer les premières pages dans les deux langues… Il n’y a pas photo, je préfère mille fois la version anglaise. Dans la traduction (qui a peut-être été mise à jour depuis, remarque), les phrases sont rallongées, on ajoute des redondances, le vocabulaire est plus enfantin et « rigolo »… Je ne sais pas si ça venait d’une crainte que les enfants francophones soient rebutés par un style plus haché, ou si on a voulu les préserver de certaines images jugées trop effrayantes, ce qui est sûr c’est que le rythme est totalement différent. J’ai donc basculé en VO pour profiter pleinement de la malice et de la musicalité de la plume de Roald Dahl, et j’ai passé un excellent moment ! L’histoire est plus sombre que dans mon souvenir, notamment sur certaines réflexions des personnages, et je m’attendais à une happy end plus prononcée. Mais ça me donne envie de relire ses autres romans, c’est certain !
Mes explorations :
Eoin Colfer – Artemis Fowl T1-T4

Aaah, Artemis Fowl. Ce génie du mal dont j’ai lu et relu les aventures pendant des années. J’avais adoré la première trilogie, et quand les tomes ont continué à paraître, l’enthousiasme s’est progressivement essoufflé, au point que je n’ai jamais bouclé la saga. C’est pour cette raison que j’avais rangé ce titre dans les « explorations », et le bilan est effectivement mitigé.
D’un côté, j’ai adoré retrouver Artemis, Holly, Foaly, Butler, Munch et les autres. Le premier tome a été englouti en un rien de temps, j’avais des souvenirs quasi photographiques de certaines scènes et j’étais un peu émue de refaire connaissance avec cette joyeuse bande de personnages qui m’ont tant marquée. Le rythme est soutenu, il y a cette figure de l’anti-héros qui s’adoucit progressivement qu’on trouvait assez peu dans la littérature jeunesse, et l’aspect jouissif d’avoir un gosse de douze ans qui est plus malin que les adultes.
Par contre, j’ai l’impression qu’il reste un peu bloqué dans le public visé, et qu’il n’est pas aussi chouette à lire en tant qu’adulte. Je dirais que ça vient surtout de l’action, qui prend une part importante du récit et qui est souvent un peu « trop » expliquée (ce qui fonctionne bien sur les enfants, beaucoup moins sur le moi d’aujourd’hui). Du coup, je me suis lassée à la fin du tome 4, et je ne pense pas que je lirai les autres. Il n’empêche que ça reste un titre phare de mes jeunes années, et que je le recommanderai sans hésiter aux lecteurs juniors !
Georgia Byng – Molly Moon T1

Même phénomène avec Molly Moon, que j’avais trouvé chouette à l’époque mais un peu long à la relecture. L’histoire est sympathique, on est sur des situations toutes plus loufoques les unes que les autres, avec là aussi un rythme assez soutenu et des rebondissements dans tous les sens.
Maaais… Je lui ai quand même trouvé des longueurs, et cette même impression de ne pas faire partie du public cible. Je crois l’avoir fini un peu en diagonale (il est quand même bien épais, malgré les apparences) et j’ai peut-être bien fait une overdose de péripéties, d’absurde et de comique enfantin. Je sais qu’à l’époque, j’avais lu les trois premiers tomes, et j’ai découvert dernièrement qu’il en existe 8 (dont la moitié a été traduite en français) : étonnamment, j’ai surtout des souvenirs du deuxième tome (lorsqu’elle joue avec le temps), il n’est donc pas impossible que je le lise pour voir ce qu’il m’en reste, mais la magie n’est plus la même. Par contre, là encore, je le recommande tout à fait à un public plus jeune.
Mes redécouvertes :
Malika Ferdjoukh – Quatre soeurs T1-T4

On termine quand même sur une très bonne note, puisque j’ai adoré ma relecture de Quatre sœurs. J’en avais un souvenir diffus de lecture douce et réconfortante, mais j’ai pu redécouvrir entièrement l’histoire et ses personnages, et c’était si bien.
L’esprit de ces romans a quelque chose de commun avec Oh, boy !, dans ses messages, son ton tragi-comique, sa bizarrerie assumée et sa tendresse infinie. J’ai adoré passer les saisons en compagnie de ces cinq sœurs si touchantes et délicieusement imparfaites, et admirer la façon dont elles surmontent toutes les difficultés de la vie. C’est une vraie lecture-cocon, qui réchauffe le cœur et qu’on peut lire plusieurs fois sans qu’elle perde la moindre once de magie. J’ai vu d’ailleurs qu’il en existait une adaptation en BD dont j’ai entendu le plus grand bien !
Tu en avais parlé sur FB, mais il faut clairement que je découvre Roald Dahl en VO à l’occasion, les différences de ton semblent énormes !
Pour Artemis Fowl, j’avoue que j’ai les mêmes appréhensions que toi, ce qui fait que j’hésite encore à les relire (je m’étais arrêtée au quatrième). J’espère que, si je me lance, l’aspect nostalgique adoucira les côtés plus négatifs ! ^^
Je n’avais lu que le premier tome de Molly Moon (et j’ai appris seulement récemment qu’il y en avait eu d’autres – peut-être grâce à toi, d’ailleurs ?), mais ce n’est pas un titre que j’aurais relu. Je me suis d’ailleurs séparé de mon exemplaire au moment du déménagement récent de mes parents car j’ai préféré garder le souvenir d’une bonne lecture d’enfance plutôt que de me lancer dans une relecture sans enthousiasme.
Quant à Marie-Aude Murail et Quatre soeurs, ce sont des livres que j’ai découverts sur le tard (quoique je lisais Quatre soeurs sous forme de BD dans un magazine étant jeune…), mais que j’adore !
De mon côté, pas beaucoup de relectures d’enfance. J’ai juste lu le premier tome du Clan des Otori en fin d’année et ça n’a pas été concluant. Pas d’attachement aux personnages, intrigue trop rapide tout comme le développement du personnage principal, bref, je ne vais même pas continuer, histoire de ne pas saccager toutes mes bonnes impressions d’enfance. ^^
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Je comprends pour Artemis Fowl ! J’ai eu la grosse nostalgie au début, et puis j’avais de plus en plus de mal à reprendre ma lecture ^^
J’avais 3 tomes de Molly Moon mais il y en a eu le double je crois ! Je ne sais pas encore si je relirai les deux autres qui sont chez moi 🙂
Marie-Aude Murail par contre, c’est fabuleux à tout âge ! ❤
Ah oui tiens, je me demande ce que je penserais du Clan des Otori aujourd’hui 😉
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